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Colère - notre angle mort

Depuis quelques temps, je suis très en colère contre ceux qui ne veulent pas voir l’impact de notre civilisation sur la planète et cette colère me consume…elle est violente destructrice et fatigante.

 

Je me pose donc la question type de Voice Dialogue : Qui est là ? Quelle partie de moi est si violemment perturbée par et enragée contre ce comportement ? Qu’est-ce que je renie en moi et que je déteste autant ? Très vite la réponse m’apparait, limpide comme de l’eau de roche : je déteste et je renie la partie de moi qui ne veut pas voir les incohérences de ma propre vie… mon angle mort. 

 

Oui je recycle, j’achète bio et local aussi souvent que possible, je ne prends quasiment plus jamais l’avion, et je fais du vélo plutôt que de la voiture. Mais il reste encore dans ma vie beaucoup de choses que je ne veux pas voir. 

 

Cette partie de moi que je renie et qui me met en colère lorsque la perçois chez les autres, c’est :

- celle qui ne veut pas voir quand je tire la chasse d’eau, que je pollue et gaspille de l’eau potable qui manque à des millions de gens.

- celle qui ne veut pas voir que mon téléphone est fait à partir de minerais qui sont extraits par des enfants.

- celle qui ne veut pas voir que la viande que je mange parfois (de moins en moins mais encore un peu) vient d’animaux abattus dans des abattoirs de torture

- celle qui ne veut pas voir que le plastique que je recycle finit dans des décharges à ciel ouvert dans un pays « sous-développé » et ensuite dans l’océan de plastique au milieu du pacifique.

- celle qui ne veut pas voir que mon niveau de vie et de confort n'est possible qu'aux dépends de millions de gens du tiers-monde qui vivent dans la pauvreté, connaissent la famine et sont exploités comme des esclaves.

- celle qui ne veut pas voir que mon joli vêtement pas cher acheté en solde a été cousu dans un atelier par des femmes au salaire de misère.

- celle qui ne veut pas voir que la tablette de chocolat noir que j’adore est faite grâce au travail d’enfants qui sont traités comme des esclaves dans les exploitations de cacao.

- celle qui ne veut pas voir qu’une partie de mon alimentation est responsable de la déforestation de l’Amazonie.

- celle qui ne veut pas voir que ma banque investit encore dans les énergies fossiles.

- celle qui ne veut pas voir que l’internet, l’ordinateur, les films Netflix, les videos youtube, les batteries de mon vélo électrique existent au prix de pollutions, d’émissions de CO2 et d’exploitations d’autres êtres humains.

 

Il y aurait tant de choses à changer dans ma propre vie ! Comment jeter la pierre à ceux qui ont un peu moins regardé le problème que moi ? Oter la poutre de son oeil avant d’accuser l’autre. 

 

Certes, je ne pense pas non plus que les petits gestes ralentiront suffisamment la destruction de la planète et le réchauffement climatique. Mais j’ai la certitude que notre mode vie occidental actuel est absolument incompatible avec la préservation de la vie sur terre. Nous sommes tous responsables de notre mode de vie.

 

Les multinationales et lobbies sont évidemment grandement responsables de la pollution et destruction, mais nous les rendons surpuissants par notre consommation, par nos achats, par nos votes. Si nous changeons notre mode de vie, si nous refusons de consommer ce qu’elles nous proposent, si nous boycottons, alors ces entreprises ne pourront plus continuer sur le même modèle et devront se réinventer. 

 

Nous sommes endoctrinés et addicts à la consommation, et au confort. Mais comme toute addiction, nous pouvons en sortir si nous le décidons et nous faisons aider.  Il nous faut réapprendre ce qui est vraiment bon pour nous. Il faut se désintoxiquer de la consommation et du confort comme synonyme de bonheur.

 

Notre société nous rend-elle heureux? Moi pas. Quel Dieu minable et ringard que celui des soldes, du plastique, de la voiture, de la vitesse, des selfies et du soit-disant progrès ! Où sont les Dieux de la Beauté, de la Bonté, de la Lenteur, de la Nature et du Partage?

 

Moi, je suis heureuse dans la Nature, à la campagne, à ratisser le foin, soigner les arbres, ramasser les pommes et noisettes tombées, à goûter les récoltes du jardin plantées de mes propres mains, à regarder un coucher de soleil, un papillon qui passe, à écouter les oiseaux et regarder les étoiles dans la nuit noire. 

 

C’est gratuit, mais cela n’a pas de prix.

 

Emmanuelle

 

 

Emmanuelle Chaulet anime bénévolement des ateliers d’ECO-DIALOGUE et des CERCLES DE PAROLE à HENDAYE au Pays BASQUE. 

Les sessions individuelles d’ECO-DIALOGUE sont sur le principe de la redistribution avec des tarifs adaptés aux revenus de chacun.

Pour plus d’information sur l’ECO-DIALOGUE : cliquer ici.

l’ECO DIALOGUE est une application du Voice Dialogue Acting aux problématiques émotionnelles liées à l’écologie, à la destruction de la planète, et au changement climatique. C'est une méthode ludique de développement de l'agilité et de la résilience émotionnelle.

 

© Emmanuelle Chaulet

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